Les comportements extériorisés chez l’enfant

16/03/2025

Par Laurie-Ann Lefebvre, psychoéducatrice

Les comportements extériorisés chez les enfants peuvent varier en intensité, allant du refus de collaborer à une tâche demandée jusqu'à des manifestations plus marquées comme lancer des objets ou adopter un langage agressif. Bien que certaines réactions fassent partie du développement normal de l'enfant, leur persistance peut avoir des répercussions importantes sur l'intégration sociale, la réussite scolaire et le climat familial. Les parents et le personnel scolaire se retrouvent souvent démunis face à ces situations et cherchent des stratégies efficaces pour accompagner l'enfant. Comprendre l'origine de ces comportements et mettre en place des interventions adaptées est essentiel. C'est là que le rôle du psychoéducateur devient central : analyser la situation et proposer des stratégies spécifiques pour soutenir l'enfant et son entourage.

Qu'est-ce qu'un comportement extériorisé?

Les comportements extériorisés se traduisent par des réactions observables, dirigées vers l'environnement ou autrui. Ils incluent notamment :

  • L'opposition (refus d'obéir, provocation, négociation);
  • L'agressivité (frapper, mordre, insulter, crier, briser des objets);
  • L'impulsivité (réagir de façon spontanée et rapide);
  • L'hyperactivité (difficulté à rester en place, agitation).

Lorsqu'ils deviennent fréquents et nuisent aux sphères sociale, familiale ou scolaire, une intervention adaptée devient nécessaire.

Quels sont les facteurs en cause?

Les comportements extériorisés résultent généralement d'une combinaison de facteurs individuels, familiaux et environnementaux :

📌  Facteurs individuels : Difficultés langagières, anxiété, difficultés de sommeil, immaturité affective, trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), trouble oppositionnel avec provocation (TOP) et difficultés d'autorégulation des émotions (Bowen et al., 2018; Carpentier et Desbiens, 2022; Pauzé, 2018).

📌   Facteurs familiaux : Style parental (autoritaire, permissif), instabilité familiale, stress parental, conflits entre les parents, séparation, manque de constance parentale, maltraitance, problèmes de consommation et relation parent-enfant détériorée (Bowen et al., 2018; Pauzé, 2018).

📌 Facteurs environnementaux : Difficultés scolaires, rejet social, exposition à la violence ou à des modèles de comportements agressifs, relations difficiles avec les enseignants et cumul d'événements stressants (Pauzé, 2018; Snyder et al., 2005).

Quels sont les impacts?

Les comportements extériorisés ont des répercussions importantes pour l'enfant et son entourage (Bowen et al., 2018) :

💡 Difficultés à établir des relations positives avec les pairs;

💡 Conflits familiaux et sentiment d'impuissance chez les parents;

💡 Défis pour les enseignants et perturbation du climat de classe;

💡 Risque d'échec scolaire ou de rejet social, pouvant mener à des difficultés à long terme.

Une intervention précoce et adaptée permet d'atténuer ces impacts et de favoriser un meilleur développement de l'enfant.

Le rôle du psychoéducateur

Le psychoéducateur joue un rôle clé dans l'analyse et l'intervention auprès des enfants présentant des comportements extériorisés. Notre travail consiste à :

⭐  Évaluer la situation : identifier les déclencheurs et comprendre la fonction du comportement.

⭐  Proposer des stratégies adaptées aux besoins de l'enfant et de sa famille.

⭐  Accompagner les parents dans l'actualisation des stratégies.

⭐  Collaborer avec le milieu scolaire et les autres intervenants pour assurer une cohérence entre les différentes sphères de vie de l'enfant.

Conclusion

Les comportements extériorisés sont une réalité pour plusieurs familles, mais il est possible d'agir efficacement en comprenant leur origine et en mettant en place des interventions adaptées. Le psychoéducateur, accompagne l'enfant et son entourage dans la mise en place de stratégies ciblées, favorisant ainsi un développement harmonieux et un climat familial plus serein. Si votre enfant présente ce type de comportements et que vous souhaitez un accompagnement, n'hésitez pas à communiquer avec moi. Une approche adaptée peut faire toute la différence!

RÉFÉRENCES

Bowen, F., Levasseur, C., Beaumont, C., Morissette, É., & St-Arnaud, P. (2018). La violence en milieu scolaire et les défis de l'éducation à la socialisation. Dans J. Laforest, P. Maurice & L. M. Bouchard (Dir.), Rapport québécois sur la violence et la santé (p. 200-228). Institut national de santé publique du Québec.

Carpentier, T. & Desbiens, N. (2022). L'apport occulté de la pragmatique développementale dans la compréhension des difficultés d'adaptation et de comportement chez l'enfant. Enfance, 4(4), 501-519. https://doi.org/10.3917/enf2.224.0501

Pauzé, R. (2018). Définition du trouble oppositionnel avec provocation (TOP) et recension des écrits sur les facteurs de risque associés et les interventions. Projet des cartes conceptuelles. CRUJeF, Université Laval. 

Snyder, J., Schrepferman, L., Oeser, J., Patterson, G., Stoolmiller, M., Johnson, K., et Snyder, A. (2005). Deviancy training and association with deviant peers in young children: Occurrence and contribution to early-onset conduct problems. Development and Psychopathology, 17(2), 397-413. https://doi.org/10.1017/S095457940505019

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